Les dirigeants chypriotes grecs et turcs ont convenu de collaborer pour éliminer les mines terrestres entre leurs communautés séparées et de mettre en place des initiatives sur l'environnement et le changement climatique. Cet accord a été annoncé mercredi, quelques semaines après que les Nations Unies ont salué les avancées dans les discussions concernant l'avenir de l'île divisée.
Cette déclaration a été publiée par la mission des Nations Unies à Chypre et en son nom, au terme d'une rencontre entre le leader chypriote grec Nikos Christodoulides et le leader chypriote turc Ersin Tatar.
Les deux communautés, vivant de part et d'autre de Chypre, prévoient également de créer un comité technique pour aborder les questions de la jeunesse dans le cadre d'un ensemble de mesures de confiance.
Chypre a été divisée suite à une invasion turque en 1974, à la suite d'un bref coup d'État inspiré par la Grèce, dans un contexte de violences sporadiques entre chypriotes grecs et turcs presque immédiatement après l'indépendance du Royaume-Uni en 1960. L'île est une source clé de désaccord entre les alliés de l'OTAN, la Grèce et la Turquie.
Les deux parties ont eu un échange "constructif" sur l'augmentation du nombre de points de passage civils entre elles, ainsi que sur les projets de création d'une centrale solaire dans la zone tampon contrôlée par l'ONU, selon la déclaration.
Les pourparlers de réunification avaient échoué en 2017, et les efforts pour relancer un processus de paix avaient été bloqués depuis.
Cependant, Christodoulides et Tatar se sont rencontrés pour des discussions informelles il y a deux semaines à Genève, après quoi le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré qu'un progrès avait été réalisé pour la première fois depuis des années.
Malgré l'accord sur des mesures de confiance, les parties chypriotes grecques et turques sont toujours en désaccord sur la manière dont un règlement pourrait être mis en œuvre.
Les chypriotes grecs souhaitent une fédération, un modèle prescrit par les résolutions de l'ONU, tandis que les chypriotes turcs plaident pour une solution à deux États, arguant que des décennies de négociations infructueuses ont prouvé l'inefficacité d'un modèle fédéral.